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Par Alexis-Giacomoni le 9 Mai 2024 à 22:05
Les notions de crépuscules
L'équilux
Les premières images du télescope James Webb
La lumière zodiacale
Les larmes de Saint Laurent
Les années bissextilesLes rotations synchrones
La lumière - Reine de la vitesse
Des roches venues de l'espace
Les exoplanètes
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Par Alexis-Giacomoni le 31 Mars 2024 à 00:25
Après quelques échanges, il me semblait intéressant de vous parler de la notion de Crépuscule.
En commençant par la définition :
Le crépuscule est une faible lueur qui suit le coucher de Soleil et annonce l’arrivée de la nuit,
mais aussi qui précède le lever du Soleil et annonce l’arrivée du jour (ou « aube »).
Ce phénomène n'est d'ailleurs pas réservé à la Terre mais est présent sur toutes les planètes.
Par définition, « un astre suffisamment massif pour être sphérique, gravitant autour d’une étoile
(et, sans intérêt dans notre cas, ayant nettoyer son environnement proche).
Ce phénomène peut donc être visible sur Mars ou n’importe quelle autre planète tellurique
(plus complexe sur les planètes gazeuses...).Maintenant, l'explication du phénomène :
Lorsque le Soleil disparaît, ou n’est pas encore apparut à l’horizon, notre atmosphère
est toujours baignée de sa lueur et elle nous la restitue par diffusion. Il n’y a ainsi pas de
coupure net entre le jour et la nuit. La transition est "lente" et en astronomie nous
attendons un moment spécifique pour débuter une session d’observation.Habituellement on représente le crépuscule par le coucher de Soleil et ses lueurs
rougeâtres/orangées.Or, le crépuscule désigne en réalité le moment ou le Soleil est déjà sous l’horizon,
dans une zone comprise entre 0° et -18° de hauteur.Si cette représentation suffit pour savoir s’il est l’heure de l’apéro ou du petit dej’, pour une rigueur scientifique, il convient d’aller dans les détails. Cela déterminera le début et la fin d’une séance d’#observation ou d’#astrophotographie en bonne et due forme.
Le crépuscule est ainsi découpé :
- Le crépuscule civil : le Soleil est entre 0° et 6° sous l’horizon.
- Le crépuscule nautique : le Soleil est entre 6° et 12° sous l’horizon.
- Le crépuscule astronomique : le Soleil est entre 12° et 18° sous l’horizon.
Celui qui nous intéresse ici est donc le plus tardif ou crépuscule astronomique.
Le soir, il est nécessaire d’attendre que le Soleil atteigne -18° sous l’horizon pour débuter
une session propice à l’astronomie. Quelques rayons de Soleil subsistent, mais
les observations peuvent débuter. Évidemment, votre nuit d’observation prendra fin
lorsque le Soleil repassera ces -18° le matin...Petit + pour les photographes diurnes :
Si vous êtes un habitué de la photographie, vous avez sûrement compris comment jouer
avec la lumière du Soleil pour embellir vos images. Voici un complément qui vous
permettra de vous améliorer ou de débuter dans le domaine, entre chien et loup.- Avant le coucher de Soleil, ce moment d’apaisement que nous aimons tant contempler
et que nous appelons à tord crépuscule, se nomme en réalité « l’heure dorée ».
C’est cet instant où l’éclat solaire vient sublimer les portraits en contre-jour et créer
des jeux d’ombres fascinants. Quand le Soleil est donc entre +6° et -4° de hauteur.Enfin, quelques instants après l’heure dorée et jusqu’à la fin du crépuscule civil (entre -4° et -6°),
vient « l’heure bleue ». Un autre moment de magie (très court) à privilégier pour
des compositions hors normes de paysages, mais également pour des images de la Lune
au ras de l’horizon ou des conjonctions planétaires.Apprenez à préparer votre séance et à être prêts au bon moment, car vous n’aurez pas
d’autre chance le jour même. Je vous prépare un petit sujet sur les erreurs de débutants
(et des étourdis dont je fais parfois partie) à éviter en observation et astrophotographie.
Et bien d'autres sujets !
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Par Alexis-Giacomoni le 25 Septembre 2023 à 13:17
Ce Mardi 26 septembre 2023 ce sera l'Equilux pour la Corse.
Kezaco ? Oo
Vous pensiez que l'équinoxe était le moment ou le jour et la nuit étaient égaux ?
En réalité ce n'est pas tout à fait le cas. Le jour et la nuit sont PRESQUE égaux...
La date exacte de cette équilibre jour/nuit est décalée par rapport aux équinoxes, mais également différente selon la latitude de votre lieu.Explication :
Qu'est-ce qui défini la durée du jour ? Dans une certaine logique mathématique, ce serait le passage du centre du Soleil à l’horizon. En réalité, nous nous fixons sur le moment ou le bord supérieur de notre étoile touche cet horizon.
Au lever, le premier "rayon de lumière" est donc celui du bord supérieur, mais au coucher c'est également le cas.De manière générale et dans ce cas précis durant l’équinoxe, le temps que met le Soleil à se coucher, à partir du moment ou le bord inférieur touche l'horizon et le temps que le bord supérieur disparaisse, quelques minutes se sont écoulées. Si l'on tient également compte de la réfraction atmosphérique (la capacité de l'atmosphère à dévier la lumière), il y aura également de fortes variations selon la turbulence. La durée du jour durant une équinoxe est donc en réalité plus longue que celle de la nuit.
Mais il y a quand même deux jours par an ou l'égalité est très serrée :
Infos pour différentes latitudes (approximatif) :
60° Nord 18 Mars 25 Septembre
55° Nord 17 Mars 25 Septembre
50° Nord 17 Mars 25 Septembre
45° Nord 17 Mars 25 Septembre
40° Nord 17 Mars 26 Septembre
35° Nord 16 Mars 26 Septembre
30° Nord 16 Mars 27 Septembre
25° Nord 15 Mars 27 Septembre
20° Nord 14 Mars 28 Septembre
15° Nord 12 Mars 30 Septembre
10° Nord 08 Mars 04 Octobre
5° Nord 24 Février 17 OctobreÉquateur : Pas d'Equilux !
5° Sud 14 Avril 29 Août
10° Sud 1er Avril 10 Septembre
15° Sud 28 Mars 14 Septembre
20° Sud 26 Mars 16 Septembre
25° Sud 26 Mars 17 Septembre
30° Sud 24 Mars 18 Septembre
35° Sud 24 Mars 19 Septembre
40° Sud 23 Mars 19 Septembre
45° Sud 23 Mars 19 Septembre
50° Sud 23 Mars 20 Septembre
55° Sud 23 Mars 20 Septembre
60° Sud 22 Mars 20 SeptembreEncore une croyance erronée qui perdure !
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Par Alexis-Giacomoni le 28 Juillet 2023 à 15:07
*** Le berceau des étoiles ***
Notre histoire commence dans un nuage de gaz interstellaire, une nébuleuse paisible voyageant dans l'un des bras spiraux de notre galaxie, parmi des milliers d'autres nébuleuses. Près d'elle, des étoiles massives, impatientes d'atteindre leur stade ultime, rendent leur dernier souffle dans un feu d'artifice prodigieux: une supernova.Notre nuage, composé à 98% d'Hydrogène, l'élément primordial de l'Univers, se retrouve alors enrichi de nouveaux éléments (Carbone, Oxygène, Fer...), créés puis disséminés dans l'Univers par la mort violente de ces étoiles massives.
4,5 milliards d'années avant notre ère, lassée de sa valse autour du centre galactique, voilà que notre nébuleuse, bousculée par le choc d'une nouvelle supernova, se met à se contracter sous l'effet de sa propre masse, créant ainsi une sphère de matière voyant son cœur s'échauffer au fil du temps, pour donner naissance à une protoétoile. Sous l'effet d'une rotation intense, la matière non utilisée pour nourrir ce futur Soleil, allait se voir compressée en un disque protoplanétaire.
Au sein de ce système, on retrouve du gaz et des poussières résiduels, imitant leur maître et se regroupant par un phénomène d'accrétion. Ce lent processus a vu apparaître de minuscules gravillons s’agglutinant les uns aux autres, donnant naissance à des cailloux, puis à des rochers et enfin à ce que l'on appelle des planétésimaux (des prototypes de planètes).
Le processus se poursuit créant les premiers astéroïdes. Certains d'entre eux, d'une taille plutôt modeste, ne dépasseront pas ce stade et erreront dans le futur système solaire, cherchant désespérément une place attitrée. D'autres, plus ambitieux au contraire (dépassant plusieurs centaines de kilomètres de diamètre) vont passer par un stade de remodelage, initié par la gravité, et vont ainsi atteindre leur équilibre hydrostatique, leur permettant de conserver une forme sphérique.
Les premières planètes viennent de naître !
S'ensuit une réorganisation, un ménage orchestré par le Soleil, décidant de qui restera près de lui, et de qui sera assez mature pour vivre une vie plus solitaire, éloigné de sa chaleur.C'est ainsi qu'aujourd'hui nous retrouvons les fragiles planètes de roche (les telluriques) au plus près de notre étoile, alors que les géantes gazeuses telles que Jupiter ou Saturne ont été poussées (peut-être avec consentement) vers des zones plus fraîches, là ou leur rôle de sentinelle leur permet de veiller sur notre si précieuse planète Terre.
Au final, nous sommes tous nés dans la même nébuleuse, le berceau des étoiles.- Alexis Giacomoni
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Par Alexis-Giacomoni le 12 Juillet 2022 à 20:38
En ce mardi 12 juillet 2022, c'est avec un accueil exceptionnel et plein d'espoirs scientifiques que nous découvrons enfin les premières images du télescope spatial James Webb, qui nous offre des vues époustouflantes et inédites de divers objets que nous redécouvrons avec émerveillement :
Le Premier Champ Profond de Webb - "Webb's First Deep Field"
Image époustouflante d'un premier Champ extrêmement profond, la plus détaillée à ce jour. Ces points lumineux (excepté ceux avec des aigrettes) sont des galaxies situées, pour les plus lointaines d'entre elles, à 13 milliards d'années lumière.
La première cible est donc comme prévu l'amas SMACS 0723 situé à 4,6 milliards d'années lumière et contenant des milliers de galaxies. Cet amas a demandé "seulement" 12,5 heures de pose à l'instrument NIRCam qui a permis de réaliser une image composite à partir de clichés pris dans différentes longueurs d'ondes. Une seule demi-journée pour un tel résultat !
Cette photo ne représente qu'une infime portion de ciel. Imaginez que ce champ tienne dans un grain de sable posé sur votre pouce et bras tendu vers le ciel. Avec le télescope Hubble nous comparions plutôt cela à une tête d'épingle...
La masse importante de ces galaxies laisse apparaître un incroyable effet de mirage gravitationnel. Les arcs de lumière et les galaxies difformes, sont des artefacts lumineux créés par cette masse importante de galaxies en avant plan, qui font dévier la lumière venant d'objets plus lointains (près de 13 milliards d'années lumière), les rendant visibles et multipliant même leur image.
Caldwell 74 (ngc 3132) - La nébuleuse de l’explosion en huit ou l’anneau austral à environ 2000 années-lumière
Cette nouvelle image y dévoile un objet déjà bien connu grâce aux photos du télescope Hubble. Il s’agit d’une nébuleuse planétaire, une étoile de type solaire en fin de vie et ayant envoyé une grande partie de sa matière dans l’espace sous forme d’une bulle laissant à nu le cœur de l’astre sous forme d’une naine blanche, un astre d’environ la taille de notre planète.
Grâce aux images de James Webb nous avons désormais une vision beaucoup plus étendue de la nébuleuse planétaire et surtout nous y voyons le compagnon de cette naine blanche qui arrive peu à peu lui aussi en fin de vie et finira par développer sa propre nébuleuse planétaire au sein de ce système binaire.
Première image : Hubble
Deuxième et troisième image : James WebbCrédits: NASA, ESA, CSA, ESO and STScI
Zoom sur NGC 3324 – La nébuleuse Gabriela Mistral à 7600 années-lumière
Cette zone de la nébuleuse fait partie du complexe appelé Gabriela Mistral (du fait de la ressemblance du creux de la nébuleuse avec la chevelure de la poétesse chilienne) lui-même faisant partie de la chaotique nébuleuse de la Carène (NGC 3372). Un environnement riche en gaz et poussières très connu pour ses formations d’étoiles très massives.
Cette nouvelle image révèle de manière exceptionnelle des zones de formation d’étoiles qui étaient autrefois masquées sur les anciens clichés (à comparer avec les photos ci-dessous)
Première image : Hubble
Deuxième : James Webb
Troisième image : ESO La silla telescope
Quatrième image : Gabriela MistralCrédits: NASA, ESA, CSA, ESO and STScI
Le quintette de Stéphan - NGC 7317, NGC 7318a, NGC 7318b, NGC 7319 et NGC 7320
Cette nouvelle image montre un groupe de 5 galaxies (dont certaines en interaction) qui sont en réalité sur trois plans différents. Ce groupe est très célèbre et régulièrement photographié, mais aujourd'hui le télescope spatial James Webb révèle le Quintette de Stephan avec un nombre impressionnant de détails totalement inédits. Pour obtenir cette vue exceptionnelle, une mosaïque de 1000 images individuelles a été créée pour un total de plus de 150 millions de pixels. Les informations de Webb fournissent ainsi de nouvelles informations sur la manière dont les interactions galactiques peuvent avoir entraîné l'évolution des galaxies dans l'univers primitif.
Première image : Hubble
Deuxième image : James WebbCrédits: NASA, ESA, CSA and STScI
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